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En Haut de L'Escalier ( a story by Stat')

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Message par Static Mar 29 Sep - 22:11

Voilà j'ai plus ou moins fini mon histoire, il y a encore quelques incohérences, c'est fort possible. Et je voudrai le faire lire à plusieurs personnes, pour avoir les différents avis, et pour corriger les bugs! Je vais chapitrer mon histoire juste pour le forum, pour as avoir un méga pavé à lire d'une fois.

Alors merci à tous ceux et toutes celles qui prendront le temps de lire ma petite histoire. J'attends vos remarques Wink


INTRO


J'avais un point d'arrivée, mais pas de départ, pas de cheminement précis. Bien sûr, j'avais plusieurs hypothèses en tête, que j'ai largement eu le temps de remuer de long en large. Mais j'avais besoin de savoir tous les détails. Au fil des semaines, puis des mois, c'est devenu une réelle obsession. A mesure que j'avançais dans mon enquête, je comblais les lacunes. Le pourquoi, et le comment se dessinaient à mesure de mon ascension au coeur de cette tragédie. Ma libération était en cours.


PREMIERE PARTIE

21 octobre 2002

Elle avait vraiment quelque-chose de sinistre. Elle paraissait seule, abandonnée, isolée de tout contact extérieur. Comme si elle avait revêtue une étrange carapace avec les années. Renfermée sur elle-même, ses voisines plus récentes, plus coquettes et plus accueillantes, semblaient la snober, malgré le fait qu'elles se trouvaient à quelques mètres de celle-ci. Au-delà de son aspect sinistre, j'avais l'impression qu'elle se penchait vers moi, comme si elle m'attendait depuis des années. C'était peut être sa façon de m'accueillir...

Sa façade décrépie, ses vieilles moulures noircies et ses aménagements extérieurs, prenaient des allures de jungle pittoresque et ne m'incitaient qu'à une chose : tourner les talons. Avant de franchir le portail en fer forgé à l'entrée de la demeure, je m'étais sérieusement demandé ce que je faisais-là. la situation avait quelque-chose d'invraisemblable. Je réalisais enfin, qu'après toutes les hésitations que j'avais pu avoir depuis les quelques semaines qui avaient précédé ma venue, je m'étais décidé à franchir le pas. J'y étais. Je ne m'étais pas rendu compte que mon coeur battait sans relâche contre mon thorax. Je chassais ce sentiment que je jugeais comme puéril sur le moment. Je n'étais plus un enfant, pas une mauviette qui était si aisément impressionnable pas un simple bâtiment. Bien qu'imposant et intimidant, il n'y avait pas de quoi paniquer.

Sans vraiment m'attarder aux hésitations et autres réflexions dont je suis pourtant d'habitude un fidèle abonné, je poussais le portail grinçant. Je profitais de regarder encore une fois le numéro de la maison, c'était bel et bien le numéro 23. Je commençais à traverser l'avant-jardin pavé, en balayant du regard la masse de mauvaises-herbes qui atteignait des hauteurs avoisinant un bon mètre. Visiblement, cela faisait des années que le barbecue à peine visible à l'angle droit de la demeure n'avait pas servi. Je montais avec détermination les quelques marches menant au portique, puis après avoir traversé les planches grinçantes j'atteignais la porte en bois semi-vitrée qui me faisait face. Je restais quelques secondes face à celle-ci, déglutit un bon coup, et sonnait enfin. Les secondes qui suivirent me parurent interminables. Depuis que j'avais vu cette maison, mon degré de panique ne cessait de monter créchendo, sans que je ne puisse me l'expliquer. La maison avait provoqué chez moi un malaise embarrassant et dont je n'arrivais à me défaire. Pourtant, c'est pas comme si j'étais aux portes des Limbes ou quelques-chose du genre. C'était une bête maison, où je venais chercher ce qui m'étais dû. Tout simplement.

Pourtant, plus que jamais, je me sentais à la merci de l'édifice. J'avais envie d'en finir au plus vite. J'essuyais mes mains moites contre mon pantalon en velours côtelé, et machinalement reculais de deux pas lorsque j'entendis des bruits derrière la porte. La porte s'ouvrait enfin, laissant apparaître dans l'entre-bâillement un petit visage légèrement boursouflé, au regard délavé. Je m'éclaircit rapidement la gorge et me lançais:

⁃ - Bonjour Madame, je suis Orlando Brown, je lui tendit la main avec ce que j'essayais de faire passer comme un sourire chaleureux. Elle me fixa quelques secondes d'un regard absent, avant d'ouvrir entièrement la porte. Elle devait avoisiner les 1m65, et la porte massive me semblait faire deux fois sa taille. Les cheveux longs, gris et peux soignés couvrant à moitié son visage. Elle n'avait toujours rien dit. Je repartais à la charge:

⁃ - Je suis venu pour...
⁃ - Bonsoir Monsieur, dit elle d'un ton lent et monocorde. Edna Jessup, enchantée.
⁃ A peine avait-elle fini de se « présenter », qu'elle me fit signe d'entrer et aussitôt quitta le seuil de la porte, me laissant seul. Je lui emboitais le pas en refermant la porte derrière moi. Je la vis bifurquer à l'extrémité du large couloir qui me faisait face et qui semblait mener directement au salon. L'absence de hall d'entrée me paraissait étrange. Aucune importance. Il y avait une petite parcelle en moi, qui avait naïvement imaginé que l'intérieur de la maison ne serait pas le reflet de la façade, mais je ne mattendais pas à recevoir une claque aussi violente. Tapisserie en lambeaux, des dizaines de bibelots renversés, couches de poussière, sans parler de l'odeur nauséabonde qui mêlait renfermé et aliments pourris. Je ne suis pas quelqu'un de spécialement manique, mais là c'était à la limite du soutenable. Malgré tout, j'avançais en essayant d'ignorer les lieux, tant bien que mal. Au bout du couloir se trouvait un énorme salon, transformé en une sorte de pièce de transition, où toute sorte de meubles plus ou moins contemporains et d'autres bien plus anciens, se côtoyaient, ou plutôt se chevauchaient de façon chaotique. On aurait dit que les lieux étaient en plein milieu d'un déménagement mal orchestré. J'avais à peine eu le temps de balayer la pièce du regard, que je vis Edna passer par une grande voute qui faisait toute la largeur de la partie ouest de la pièce. On ne voyait pas bien ce qu'il y avait au delà de la grande voute, car cette zone baignait dans une pénombre dense et discrète. Sans perdre de temps, je la suivit, et découvrit une sorte de mini atrium, qui était à ma surprise dépourvu d'éclairage zénital. En levant les yeux sur ce qui devait être un lanterneau, je compris qu'une épaisse couche de feuilles mortes empêchait la lumière de pénétrer dans les lieux. Mes yeux ne s'étaient pas encore habitués à l'obscurité, mais je vis à l'opposé de l'atrium de la lumière émanant d'une pièce. Un bruit que je ne parvint pas tout de suite à identifier en provenait. Arrivé au niveau de la pièce en question je poussais la porte et vit Edna sur un petit escabeau en train de faire la vaisselle dans un évier d'une taille étrangement démesurée, ne ménageant visiblement absolument pas la porcelaine. Je restais quelques secondes, peut-être un peu plus, sur le seuil de la porte avec certainement un air un peu idiot. Lorsque soudain, Edna, qui devait probablement savoir que j'étais présent, ferma les robinets et se tourna vers moi.
⁃ Alors? Vas-y. Assieds-toi.

Je devais certainement avoir l'air d'un abruti sur le moment. Mais j'acquiesçais poliment et prit place sur la petite table de cuisine revêtue d'une nappe cirée immonde. Le temps de s'essuyer les mains et d'aller chercher un cendrier en verre qu'elle balança dans un fracas sur la table. Elle prit place en face de moi. Elle me fixait d'une étrange façon. Je percevais un mélange de défi et de fatigue dans son regard. En y repensant, c'est une des personnes les plus ambigues qui m'ait été donné de rencontrer dans ma vie. Sans mot dire, elle s'alluma une cigarette

- J'ai arrêté durant 7 ans. Tu te rends compte? 7 ans... quelle saloperie! Mais tu vois, certains événements dans la vie te font replonger, et je t'assure que ce n'est pas un prétexte. C'est bel et bien un besoin. T'en veux une?
- Non merci, lui répondis-je.
- Bonne réponse. Tu vois, on se sent libéré après une seule taffe. Libéré de quoi? Je n'sais pas. Dans tous les cas, c'est une fausse liberté. J'ai tout simplement arrêté d'écouter ce que les gens ne cessent de marteler, et ce que le lobi médical ne cesse de rabâcher à gros coups de préventions médiatiques. Et puis... Elle laissa sa phrase en suspend, puis reprit, merde! Ca me fait toujours sourire lorsque mon médecin me dit de diminuer le paquet et demi que je fume par jour, et les quelques trop réguliers verres de whisky que je descends. A mon age, que peut-il m'arriver? La mort?!. Ha! Tiens, elle est bien bonne. Je l'attends de pied ferme cette salope!

J'absorbais ses paroles, mais mon malaise n'en diminuait pas pour autant. Ses gimiques et gestuelles absurdes en temps normal auraient été divertissantes, mais évidemment, tout ceci prennait des proportions difformes, sans que j'arrive à cerner la situation dans son ensemble. J'avais l'impression d'être dans un rêve. Un demi-r^ve en fait. Elle me fixait d'un regard très détaché, comme si on se connaissait depuis des années, et qu'on était de bon amis, ou connaissances. Pour paraitre plus à l'aise je lui dit:
- Il faut savoir se faire plaisir dans la vie. Vous avez bien raison.
- C'est ça jeune homme. Se faire plaisir. La vie est trop courte pour se demander quoi faire. Il faut le faire c'est tout. Et au besoin, réctifier le tir.
- Oui c'est ça. Je souris d'un air certainemet béat, et me tortillait les mains avec frénésie. Je ne sais depuis combien de temps je manifestait ma nervosité par cette danse de doigts désarticulée, mais le regard d'Edna se détourna de moi et se posa sur une tasse de café froid au coin de la table. Il y a eu un silence gênant. La clarté oblique de la fenêtre me permetait de voir de petis détails de son visage : les nuances de ses yeux gris, ses traits tirés, le fin duvet au dessus de ses lèvres.
- Que devient ta mère depuis toutes ces années? me dit-elle soudain, me prennant un peu par surprise. Elle n'était pas au courant...
- Madame... mais ça va faire 4 ans qu'elle est décédée d'un cancer.
- Oh. Désolée. Tu sais, je ne l'ai pas beaucoup connue ta mère. Elle a déménagé peu de temps après que je me sois mariée avec Georges. Vous habitiez à quelques kilomètres d'ici d'ailleurs. Elle te l'a dit ça?
- Oui bien sûr.
Je mentais. Je ne savais comment aborder le sujet, mais sans le vouloir, Edna avait répondu à l'une des questions qui me tracassait le plus: quel était son lien avec M. Georges. De plus, j'apprenais en même temps qu'elle a connu ma mère. Je m'en doutais, mais j'avais besoin d'en avoir la certitude. Elle avait visiblement besoin de parler, elle devait être accablée par la solitude, et dans un lieu aussi sinistre, cette solitude ne devait qu'être amplifiée

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Message par Static Mar 29 Sep - 22:15

Sans m'attarder, je lançais le sujet de ma visite.
- Excusez-moi, mais j'aurai voulu voir avec vous la question de l'héritage assez rapidement. Je ne suis là que pour ce soir. J'espère repartir dans quelques heures en fait... Je prendrai une chambre d'hôtel au besoin mais...
- Tu veux un café? me demanda-t-elle sans lever la tête.
- Non merci, répondis-je sans hésitation.
Elle se leva de sa chaise et mit son café froid au micro-ondes durant deux minutes interminables, qui se passèrent de nouveau dans un silence beaucoup trop lourd. Soudain, je me rendis compte que je ne lui avais pas encore présenté mes condoléances pour son défunt mari.
- Excusez-moi, je n'ai pas encore pu vous présenter mes condoléances pour Georges. Je suis désolé...
- Tu sais, à notre âge, partir est une bénédiction. Même si nos relations n'étaient plus ce qu'elles furent un temps, il fait partie de ces personnes qui marquent une vie. Il va me manquer... je suppose. Elle marqua un bref temps d'arrêt.
Mais je lui en voudrai toujours de m'avoir laissé une maison dans un tel état! Enfin, si on peut encore appeler ça une maison. Je suis navrée pour le désordre, je n'ai pas encore eu le temps d'arranger tout ça. L'huissier m'a prévenue que hier après-midi.
- Vous n'habitiez plus ensemble? Avec Georges?
Elle marqua un temps d'arrêt étrange. Mais elle rebondit aussitôt.
- Oh non! Non, non, cela fait des années que nous nous sommes séparés. On a pris des chemins différents. L'amour n'est pas toujours un liant assez solide pour maintenir deux personnes au quotidien, à travers les années. Les décennies. Notre séparation n'a jamais été officialisée. Je t'épargne les détails. Elle eut un début de sourire qui lui ourla les lèvres.
- Et du coup, vous avez hérité de la maison.
- Ainsi que de tout son contenu. Tu parles d'un cadeau! Qui voudrait d'une bicoque qui part en ruine à ce point?! Enfin. Cela fait cinq mois que je suis rentrée d'Espagne, et je logeais temporairement chez une vieille amie en attendant de trouver une situation stable. Durant ces quelques mois j'ai souvent pensé à le recontacter... j'aurai dû. Elle poussa un long soupir qui en disait long, avant de me proposer encore une fois un café, que j'acceptai cette fois-ci. Je voulais qu'on aborde le sujet de l'héritage, mais je sentais que ce n'était pas encore le bon moment. Et puis, quelque part j'avais envie de prolonger la discussion entamée. J'avais envie d'en savoir d'avantage sur Edna.

- Vous avez passé vos vacances en Espagne?
- Vacances? Non du tout. J'y habitais depuis... longtemps. Lors de vacances à Madrid, j'y ai rencontré mon deuxième mari. L'homme de ma vie très certainement. Un bel espagnol avec lequel je me suis mariée deux années plus tard. J'ai tout laissé ici. Pour me crééer une nouvelle vie. J'avais besoin de prendre du recul, pour tout recommencer. Enfin je dis mariée, mais on ne l'était pas vraiment. Il y a eu certes une cérémonie et tout le tralala - là-bas ça ne rigole pas avec la famille - mais en fait c'était du folklore plus qu'autre chose. Etant mariée avec Georges, il faisait de la résistance pour signer les papiers du divorce, la procédure de mariage ne pouvait se faire dans les règles. Retourner ici en Angleterre et me battre avec lui, les papiers administratifs, les voyages... non, on a rapidement écarté cette idée.

Elle continuait de m'expliquer comment elle en était arrivée à vivre dans une énorme villa, quelque part au sud de Madrid, et moi je continuais à l'écouter avec un intérêt qui au fil de la discussion était devenu réel. Son histoire n'avait rien de particulièrement palpitant, j'avais envi d'en savoir plus. Et à ce moment-là, je me retrouvais devant cette femme, dans une situation désespérée; divorcée, veuve, sans un billet en poche, seule. Terriblement seule, et malgré cela, elle ne se laissait pas abattre. C'est sûr, elle n'était pas un exemple de joie de vivre, mais elle avait l'air d'avoir vécu des choses dans sa vie. Je me sentais si jeune et inexpérimenté. J'aimais beaucoup sa façon d'être, d'aborder certains sujets avec une nonchalance mesurée. L'oppressante maison n'avait à ce moment-là, plus d'effet sur moi. J'avais chassé toutes les idées sombres qui m'avaient accompagnées en entrant. Je n'avais plus le temps d'y penser. J'étais immergé. Sa cigarette se consumait, et elle s'était tue. Elle avait l'air d'être perdue dans ses pensées. Elle s'emblait m'avoir oublié le temps de quelques secondes.

- Georges, était d'un profil très standard. D'un tempérament calme. Je dirais même mou. C'était pas vraiment mon genre en fait.
- Pourquoi l'avoir marié alors?
- J'aurai pu te dire que j'étais jeune, que c'était mon premier amour, que jétais jeune et inexpérimentée, que je n'avais aucune idée de ce que je faisais... Elle écrasa sa cigarette. Mais au contraire, je savais exactement ce que je faisais. Un rictus apparut le temps d'une fraction de secondes sur son visage.

- Au lieu de me laisser guider par l'amour - comme toute jeune fille de 20ans le ferait par instinct ou par souci de coller au politiquement correct que la société imposait - je me suis laissée guider par les billets. Le confort matériel a toujours été une priorité pour moi.
Elle prononca ce mot sur un haussement de voix qui me fit presque sursauter. Mon visage trahit une expression qu'elle avait dû interpréter comme de l'étonnement. Elle avait vu juste.
- Cela ne fait pas de moi un monstre.
- Bien sûr que non. Je n'ai pas...
- Non, mais tu l'as pensé. Elle sourit de nouveau d'une façon étrange, et me mit encore plus mal à l'aise. C'était un sourire plus large, plus provocateur.
- Il n'était qu'un jouet... non, un outil, qui me permettait d'assouvir mes besoins de jeune fausse bourgeoise. Grâce à sa fortune familiale, j'ai pu baigner dans les starss et les paillettes. Un merveilleux rêve éveillé, dans le monde de la tendance et du nombrilisme. J'étais jeune. La vie tu sais, ça pardonne pas. Il faut savoir ce que tu veux et tout faire pour l'obtenir. C'est cliché, mais c'est vrai.
- Oui. Certainement.
- Tu vois, moi, j'ai tourjours su ce que je voulais, mais j'imagine que d'une certaine manière j'en paye les conséquences. La vilaine fille retourne à la case départ, avec une ruine en prime!
Elle prononça cette dernière phrase sur un ton maladroitement ironique. Puis aussitôt, sans dire un mot, elle se leva, fit le tour de la table et sortit de la cuisine. Après avoir attendu quelques secondes, je la suivit. Elle avait biffurqué sur la gauche. Elle était à quelques mètres de moi, en train de chercher quelque-chose dans une vieille commode en bois. J'avais ma petite idée sur l'objet et question, et mon intuition s'est révélée exacte quelques instants plus tard. Elle fit quelques pas en ma direction - j'étais resté devant la porte de la cuisine - et me tendit une enveloppe cornée.
- Voilà. A l'intérieur tu trouveras la liste des objets que Georges t'as légués. Ils sont normalement tous en haut. Elle fit un signe de la tête, indiquant le grenier. Si jamais il en manque, tu n'auras qu'à chercher par ici. Elle fit un signe large autour d'elle, d'un air désinvolte. Elle me tourna le dos et prit la direction du salon. Je la vis slalomer entre les meubles et s'installer dans un vieux fauteuil beige, juste en face du poste de télévision. Certains des volets (pour la plus part branlants) de ce grand salon étaient rabattus, du coup une sorte de lumière mixte régnait dans la pièce. Elle saisit la télécommande posée sur un carton de pizza, puis s'empressa d'allumer le poste. Sans doute pour regarder un de ces feuilletons de début de soirée. La lueur bleue de la télé, dansait sur son visage fatigué. Elle avait l'air épuisée.

Static

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